Salut l'ami
Enfin il s'est endormi, sous l'effet de la plume.
Il s'est assoupi, à l'affut il attend son heure.
Au moindre temps mort, il sortira pour m'envelopper de sa brume.
Alors je laisse couler l'encre au grès des pensées.
Je laisse pleurer la mine, pour noircir le papier.
L'écriture comme une arme pour combattre le silence.
Pour contrer le calme, qui à coup sûr le réveillerait.
Il est là, pas loin, apaisé, serein. Il attend, je le sens.
Tôt ou tard le moment viendra, où l'encre sera épuisée,
Où je n'aurai plus de force dans le poignet,
Où les mots ne viendront plus, et que le calme enfin arrivera.
Et c'est là qu'il apparaîtra, comme sortie de nulle part.
Mais en même temps attendu, sans surprise.
Comme un condamné qui attend la mort en espérant la vie.
J'attends sont retour en espérant qu'il tombe dans l'oubli.
La plume est de plus en plus lourde, comme chargée de plomb.
La main de plus en plus molle, comme usée par le temps.
L'esprit fatigué, épuisé par les méandres et les tourments.
Ça y est, il arrive, je le sens, cher compagnon de mes nuits.
Il est l'heure pour lui d'achever son œuvre,
L'essence même de son existence.
Comme un peintre qui travaille sa toile,
La retouche encore et encore pour s'approcher de la perfection.
Bonsoir l'ennui, le manque, le vide. Bonsoir l'ami.
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