Longue nuit

Minuit, il est bien tard. Certains dorment encore en attendant de se réveiller et d'autres réveillés attendent encore de s'endormir. Pas un bruit, pas un mot, pas un rideau qui bouge. Pas un falot.

Assis devant son bureau, un écrivain s'essaye à coucher quelques vers sur un bout de papier. Ses rimes y dansent pour laisser place aux embrassades au beau milieu des algues. Mais qui peut s'essayer à la poésie sans craindre un jour de perdre pied ?

À l'étage en dessous, un homme épuisé se tourne sans cesse, couché au sol. Il a le dos bien fatigué par ses dernier ébats. C'est sur son lit qu'il aurait souhaité rêver mais la comtesse, qui l'occupe, ne partira que dans cinq heures.

Dans l'immeuble d'en face, à peine quelques mètres plus loin, une jeune étudiante tentait de refaire le monde. Elle s'arrachait les cheveux, de ne pas pouvoir résoudre tous les problème auxquels elle se confrontait. Elle jurait. Mais peut-être un jour elle trouverait la réponse aux question qu'elle n'envisageait pas poser.

Minuit, il est bien tard. Et tout ce monde s'agite, rêve bouge, vis. Sûrement qu'ils ne le savaient pas encore, mais ils vivaient des instants précieux qu'ils ne connaitront plus, tout du moins plus pour longtemps, comme diraient les parpaings. Ou comme ils diraient surtout, ce n'est plus leur histoire.